vendredi 18 mars 2016

Il était une fois... la cérémonie du thé

 Le pavillon de thé du musée Guimet

Appelée chanoyu, sadō ou chadō en japonais, la cérémonie du thé est un art traditionnel en partie inspiré par le bouddhisme zen, dans lequel le matcha, thé vert réduit en poudre, est préparé de manière codifiée par un maître de thé et servi à un petit groupe d'invités dans un cadre calme tendant à l'harmonie et à la sérénité.

Chanoyu (« eau chaude pour le thé »), se réfère habituellement à l'art, alors que sadō ou chadō (« chemin ou voie du thé ») représente la doctrine de la cérémonie du thé comme voie spirituelle. Le terme chaji se rapporte quant à lui au service du thé complet comprenant le kaiseki (« repas léger »), le service de l’usucha (« thé léger ») et du koicha (« thé fort » ou « thé épais »). Il comprend également sumi demae, à savoir la mise en place et le réajustement des charbons de bois permettant de chauffer la bouilloire. Le chakai (« rencontre autour du thé ») se résume le plus souvent au service de l'usucha. La cérémonie du thé se déroule traditionnellement dans un cha-shitsu, un pavillon à la décoration dépouillée située dans un jardin.
Le pavillon de thé du musée Guimet

Bref aperçu historique

Le thé fut introduit au Japon au IXème siècle par un moine bouddhiste venu de Chine. Il devint rapidement populaire et commença à être cultivé localement. Il fut utilisé tout d'abord dans les rituels religieux des monastères bouddhistes, dans le but notamment de les maintenir éveillés pendant les séances de méditation. Au cours du XIIIème siècle, les guerriers samouraï commencèrent à préparer et à boire le matcha, apparu au cours du XIIème siècle. C'est un thé vert dont les feuilles sont réduites en poudre puis émulsionnée dans l'eau, les proportions variant selon la puissance et la texture souhaitée.
Durant le XVIème siècle, le thé s'est répandu à travers tous les niveaux de la société japonaise. Les enseignements de Sen no Rikyū, maître de thé, conduisent au développement de nouvelles formes d'architecture, de jardin, d'arts et au développement complet du sadō. Les principes qu'il transmit — harmonie, respect, pureté, et tranquillité — sont encore au centre du chanoyu de nos jours.

L'équipement essentiel du chanoyu

Chakin :
Toile blanche de lin ou de chanvre utilisée pour le rituel du nettoyage du bol.

Fukusa :
Carré de soie utilisé pour le nettoyage symbolique de l'écope et du natsume et éventuellement pour manipuler le couvercle de la bouilloire chaude.

Hishaku :
Longue louche en bambou possédant un nodule au centre du manche, utilisée pour transférer l'eau. Il en existe différents styles selon la cérémonie ou la saison.
Chawan :
Bol à thé dont il existe une large gamme de tailles et de styles différents, selon le thé préparé et la saison (peu profonds en été par exemple). Il est d'usage de donner un nom poétique aux bols dont les irrégularités et les imperfections sont prisées.

La boîte à thé dont il existe deux styles différents :
Le natsume, court avec un couvercle plat, un fond arrondi, habituellement en bois,
Le cha-ire, en céramique, contenu dans des enveloppes de soie ou de brocart, étroit avec un couvercle d'ivoire muni d'une feuille d'or en dessous.
Chashaku :
Écope à thé sculptée dans une seule pièce de bambou, avec un nodule en son centre, utilisée pour déplacer le thé.
Chasen :
Fouet sculpté dans une seule pièce de bambou. Une fois par an, généralement en mai, les vieux chasen abîmés sont brûlés lors d'une cérémonie appelé chasen koyō.

Certains des composants ne doivent être manipulés qu’avec des mains gantées.

Le cadre de la cérémonie du thé
L’hôte, homme ou femme, porte un kimono, alors que les invités peuvent porter des kimonos ou des vêtements formels sombres. Le port du kimono lors du chanoyu n'est plus obligatoire. Mais lors des occasions formelles, il est d'usage que la plupart des invités portent un kimono. Nombre des mouvements et des composants de la cérémonie du thé sont dus au port du kimono, par exemple, pour éviter de salir les manches. Les hommes portent habituellement une combinaison entre un kimono et un hakama, plus formel, mais certains hommes portent uniquement le kimono. Les femmes portent des styles variés de kimonos qui dépendent de la saison et des événements.
Si le thé est servi dans une maison du thé séparée, plutôt que dans la chambre du thé, les invités attendront dans un jardin couvert jusqu’au moment où ils seront appelés par l'hôte. Ils se purifient rituellement en se lavant les mains et en se rinçant la bouche. Ils se dirigent ensuite vers le tokonoma, ou alcôve, où ils admirent les parchemins et/ou les autres décorations, tel le chabana. Le parchemin est constitué d'un rouleau vertical (kakejiku) comportant une calligraphie ou une peinture. Elle sert à développer un esprit de sérénité, de respect et de pureté. Le chabana (« fleurs de thé »), arrangement floral simple, prend ses racines dans l'ikebana, un style traditionnel d'arrangement floral japonais. Fréquemment, une seule fleur est utilisée, elle penchera invariablement vers les invités. Puis, ceux-ci s'assoient en position seiza (agenouillé les fesses sur les talons, les mains l'une dans l'autre), par ordre de prestige.
Les maisons du thé et les salles du thé sont généralement petites et construites dans des matériaux simples voire rustiques. Le placement des tatamis détermine comment une personne marche à travers la salle de thé (la posture droite, en glissant les pieds et en évitant les joints entre les pans). Le placement standard des tatamis dans les salles de thé consiste à disposer quatre tatamis et demi en les plaçant selon un motif circulaire autour d'un pan central. Il est de coutume d’éviter autant que possible de marcher sur ce pan central, car c'est lui dans lequel se place le foyer encastré en hiver. L'hôte place sur celui-ci aussi bien le bol de thé à boire que les ustensiles.
De nombreuses lignes imaginaires et réelles traversent les salles de thé, qui déterminent le placement exact des ustensiles. Lorsqu’on est en présence de praticiens expérimentés, le placement des ustensiles ne varie pas ou de manière infinitésimale entre chaque préparation.

Le déroulement de la cérémonie du thé

Un repas léger, appelé kaiseki peut être servi aux invités, suivi par du saké. S'il est traditionnellement végétarien, du poisson peut être occasionnellement servi. A l'issue de ce repas, les invités patientent de nouveau dans le jardin couvert jusque ce que le maître de thé vienne les chercher. Si aucun repas n'est servi, l’hôte procédera directement au service de petites friandises placées sur un papier spécial (kaishi) apporté par chaque invité.
Chaque ustensile est symboliquement nettoyé en présence des invités dans un ordre déterminé avec des gestes très précis. Les ustensiles sont placés dans l’ordre exact de rangement en accord avec la préparation qui suivra. L’hôte place ensuite une quantité de matcha dans le bol selon qu'il prépare un thé léger ou épais et ajoute la quantité appropriée d’eau chaude, puis mélange le thé à celle-ci.
Le bol est servi à l'invité d’honneur (shokyaku) soit par l'hôte, soit par un assistant. Les salutations d'usage sont échangées entre l’hôte et l’invité d'honneur. L’invité salue le second invité et lève son bol dans un geste de respect pour l’hôte. Il tourne le bol afin de l'admirer et d'éviter de boire sur sa « face avant » et, dans le cas du thé épais en boit une petite gorgée, répond à l'hôte qui lui demande si le thé est à son goût avant de prendre deux nouvelles gorgées et d'essuyer le bord, de tourner le bol dans sa position originelle et de le passer à l'invité suivant tout en le saluant. Cette procédure est répétée jusqu'à ce que tous les invités aient pris le thé à partir du même bol. Dans le cas du thé léger, chaque invité boit dans un bol individuel. Si le thé épais, koicha, a été servi, il sera suivi de la préparation, par l’hôte, d'un thé léger, ou usucha. Cependant, en fonction de l'invitation qui a été faite, l'usucha peut être servi seul.
Une fois que les invités ont chacun bu le thé, l’hôte nettoie les ustensiles. L’invité d'honneur demandera à l’hôte d’autoriser les invités à examiner les ustensiles et chacun leur tour, les invités admirent chaque objet. L’hôte récupère ensuite les ustensiles et les invités quittent alors la maison du thé. L’hôte les salue de la porte, mettant ainsi fin à l'invitation.

Une cérémonie du thé dure entre une demi-heure et cinq heures, selon le type pratiqué.

Étudier la cérémonie du thé

Au Japon, ceux qui souhaitent étudier le chanoyu, rejoignent généralement un « cercle ». Il y a aussi des clubs de thé dans les écoles primaires, les collèges, les lycées et les universités.

Les écoles principales, Omotesenke, Urasenke, et Mushanokôji-Senke, situées à Kyoto, et dirigées par un grand maître descendant de Sen, ont développé leurs spécificités. Actuellement, l’école Urasenke est la plus active et la plus suivie.

Les nouveaux étudiants commencent par observer les étudiants plus avancés. La première chose que les nouveaux étudiants apprennent est de quelle manière ouvrir et fermer correctement les portes coulissantes, comment marcher sur le tatami, comment entrer et quitter la salle de thé, comment saluer, comment nettoyer, entreposer l'équipement et en prendre soin. Ensuite, les élèves apprennent alors comment se comporter comme un invité dans une cérémonie du thé, c’est-à-dire, comment tenir les bols, comment boire le thé et manger les friandises, comment utiliser le papier et tous les autres détails.
Lorsqu’ils maîtrisent l'ensemble de ces bases, les étudiants apprennent comment préparer le matcha, et finalement comment mesurer et fouetter le thé. Une fois ces bases acquises, les étudiants commencent à pratiquer les préparations les plus simples.
Plusieurs écoles de thé sont représentées en France, à Paris, notamment Urasenke et Omotesenke.

Pour plus de renseignements :
L’école Omote-Senke : http://www.omotesenke.fr/index.html

mercredi 2 mars 2016

Shopping chez Betjeman and Barton

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